Le 27/09/2015, je devrais être au départ des championnats de France de Trail au Mont-Dore (63).
L’épreuve support est le Trail du Sancy Mont-Dore qui par le passé était une manche du challenge Salomon.
Deux distances proposées : 34 km (trail court, d+ 3150 m) et 60 km (trail, d+ 2400 m).
J’ai longtemps hésité entre court et long, mais encore un peu tendre pour la grande distance, j’ai décidé de participer au Trail court.
Sur le chemin du retour des vacances, passant à proximité du Sancy, j’ai décidé de faire un détour pour reconnaitre le parcours.
Me voilà donc le dimanche 09/08/2015, en milieu d’après midi, au Mont-Dore, pour deux jours de reconnaissance.
La météo n’est pas bonne. Elle annonce pour dimanche de la pluie et pour le lundi soleil nuageux.
Profil du 34 km
Je décide de reconnaitre le parcours en deux tronçons : Le Mont-Dore – Col de la Croix St-Robert (12,5 km) le premier jour, Col de la Croix St-Robert – Le Mont-Dore le second (21,5 km).
Ayant couru la veille le Trail du Pays du Chataignier (25 km), un sérieux mal au tendon d’Achille gauche (TAG) et une météo dégueulasse (il ne pleut plu, mais les sommets sont dans les nuages), je demande à ma femme de me lâcher entre le PK4 et 5, afin d’écourter la séance. Je démarre donc de l’intersection du GR4 avec la D983. Je suis à mi-pente du Col de la Croix Morand. Je parcours 2 km en légère pente sur un chemin relativement large pour y parvenir.
En route pour le Puy de la Tache
J’enchaine avec l’ascension du Puy de la Tâche (228 m de d+). Le sentier est propre. Il est en terre et encadré par des cordes pour interdire aux randonneurs de partir sur les pâturages. Il doit pouvoir se faire en courant mais je suis cuit. Mon TAG me lance sérieusement, il y a un vent à décorner des boeufs et je rentre dans le brouillard. Je me mets en mode « mouton ». Je marche plus que je ne cours.
Proche du Puy de la Tache
Au sommet (1629 m), je sors le bonnet, les gants et le K-WAY. Je ne vois pas à 20 mètres. Je devine que je suis sur une ligne de crête. Je prends la direction du Puy de Monne (1692 m) puis du Puy de Barbier (1702 m). Le sentier n’est pas large et il est difficile d’être sur la trace la plus optimale. Le début de la descente du Puy du Barbier est assez raide.
Puy de l’Angle
Arrive le Puy de l’Angle (1738 m). Le brouillard est à couper au couteau et le sommet de la descente est caillouteuse. Pas facile avec ma foulée rasante de ne pas taper chaque pierre. J’arrive au col de la Croix St-Robert (1451 m). Je sors des nuages. Je suis également enfin à l’abri du vent !
Col de la Croix St-Robert (1451 m)
J’ai 8,5 km à la Suunto et 600 m de d+. Je n’ai pas quitté le GR 4 et le sentier est bien balisé. Je repère le départ de l’étape de demain puis je prends le chemin du Mont-Dore. Je passe au pied de la Grande cascade. 3,7 km plus tard et 400 m de d-, je suis de retour à l’hôtel. Mon périple a duré 2h08′ (Trace de la 1ère étape : ici)
Le lendemain réveil à 6h30, départ à 7h15 après un petit-déjeuner frugal. Il ne pleut pas mais le plafond nuageux est très bas (1200-1300 m). J’ai tellement mal au TAG qu’il n’y a pas moyen de courir. Je gagne le col de la Croix St-Robert (PK 12,5) en marchant.
Vers le col de la Croix St-Robert
Après 3,7 km et 400 m de d+ me voilà sur le parcours. Je suis comme la veille dans le brouillard et le vent. Je prends la direction du Roc de Cuzeau (1737 m). Je suis dans les pâturages sur un sentier pas toujours très marqué. J’arrive au sommet après 2 km et moins de 300 m de d+. Il y a moyen de courir sur la totalité de l’ascension, mais impossible pour moi de le faire sur le moment. Le pied gauche ne s’est toujours pas débloqué et je traine la jambe… Après une descente assez raide et pas facile, encadrée par moment par des cordes pour empêcher le randonneur de partir sur les pâturages, je grimpe le Puy des Crebasses (1762 m). Les conditions météos sont calamiteuses. Je vois à quelques mètres devant moi et je sors la carte à chaque intersection pour ne pas me perdre. Au sommet, je tourne à gauche. Je quitte le GR 4 pas trop mal balisé pour suivre un PR tracé en vert. Je trouve la descente difficile du fait qu’il n’est pas simple de rester sur la trace optimale. De plus elle est assez raide. Je croise une tente. Un randonneur semble avoir passé la nuit sur la ligne de crête, dans le vent ! Chapeau, moi, je n’aurais pas pu. Je franchis une clôture et entre dans un bois. Quelques centaines de mètre plus tard, le sentier se sépare. Le balisage vert part à main gauche et des piquets orange à main droite. Je n’ai pas chargé la trace GPX du parcours sur la montre et navigue à la carte. Perso, j’aime bien. Ca a un petit côté aventure ! Mon instinct me dit de partir à droite, mais sur la carte, il me semble que le sentier à suivre est plus marqué. Je décide de partir à gauche. Je suis toujours dans le brouillard à 1450 m d’altitude. 500 m plus tard, alors que j’aurais du croiser un sentier partant sur la droite, toujours rien. Je tombe sur 2 randonneurs qui ont campé sur le bord de la trace. Je leur demande où l’on se situe sur la carte dès fois que je ne sois pas au bon endroit. Après confirmation du lieu, je décide de prendre à droite dans la pampa et le brouillard. Après une bonne séance de jardinage (15′), je débouche sur le sentier balisé en orange que je n’ai pas pris plus haut. Il semble prendre la bonne direction. Je décide de le suivre. Je suis sur un single en sous bois dans un premier temps vallonné et ensuite en descente avec de nombreuses racines. Il y a même un passage en rocher assez sérieux techniquement. Après 1,5 km, j’arrive au point bas dans la vallée de Chaudefour. Je suis à une intersection avec trois directions. Je dois prendre la direction du Puy de Champgourdeix ou celui de la Perdrix mais ils ne sont pas indiqués. Je décide de partir sur la Cascade de la Biche. 500 m plus tard nouvelle intersection. A gauche est fléché le Circuit des crêtes. Devant remonter sur une ligne de crête, je me dis que c’est la bonne direction. Le sentier est balisé en vert. Il débute par un pierrier où il m’est impossible de courir avec mes moyens du moment. Cela dure 200 m. Ensuite, la trace est plus propre toujours en sous bois. Je rentre à nouveau dans le brouillard et débouche sur des pâturages. La pente est forte, le vent également. Je suis maintenant sur un chemin en ligne de crête.
Proche du Puy de la Perdrix
Je croise dans un premier temps des chevaux (!) puis des randonneurs avec des gamins en bas âges (!). Vu les conditions météo, cela me rappelle les souvenirs de ski de fond avec mon père dans des conditions apocalyptiques. Depuis je ne skie plus! J’espère que ces gamins ne seront pas dégoutés et qu’ils continueront à randonner dans le futur. Les marcheurs me signalent que le Puy de la Perdrix (1824 m) est à un kilomètre. Le balisage n’est pas super. Je sors régulièrement la carte pour confirmer que je suis sur la bonne trace. Toujours en rando-course, même plus en rando qu’en course, j’arrive à une intersection signalant que je me trouve à un jet de pierre du Puy de la Perdrix et que le Puy de Sancy est à deux kilomètres. Le moral remonte car je commence à trouver le temps long. Le vent redouble de puissance et je ne vois pas à 10 mètres. J’arrivage après une descente roulante au Col de la Cabanne (1785 m) où je tiens à peine debout!
Col de la Cabanne
Il me reste 100 m de d+ pour arriver au sommet du Puy de Sancy (1885 m). Je retrouve le GR 4. Le balisage est meilleur. Toujours sur les crêtes, je tombe sur une déviation! Afin de réhabiliter les sentiers du Sancy (Budget de 110000 €!), ils nous font prendre à droite. Je ne ferais pas le sommet! Tout cela pour ça!
Sur le GR 4, à quelques mètres du Puy de Sancy
Un petit kilomètre plus loin, je suis sur des escaliers qui remontent sur le sentier principal. A gauche, le Sancy est fléché à 400 m. Toujours dans le brouillard, je décide de faire l’impasse sur le sommet en espérant pouvoir le faire sous le soleil le 27 septembre prochain. Je reprends le GR4 pour moins d’un kilomètre. Certains passages sont très aériens. Le ciel commençant à se dégager, j’entraperçois, par moment, du « gaz » à droite et à gauche du sentier. Je ne fais pas le fier.
Dans la descente du Val de Courre
J’arrive à une nouvelle intersection. A droite, le Mont-Dore est annoncé à 5,5 km. La descente, le Val de Courre, à quelques passages techniques, principalement du à un nombre de pierres importants. Je descends à ma main sans prendre de risque. A la station de ski du Mont-Dore, enfin le soleil. Il ne me reste plus que 3,5 km à effectuer sur un chemin assez large mais avec de nombreuses pierres. Il faut être toujours vigilant. Je suis complètement cuit et les quelques mètres de la descente finale finissent de m’achever. Je retrouve ma femme et mes filles après un périple de 26 km, 5:13:07 et 1680 m de d+ (la trace ici).
Ces deux jours de reconnaissance m’ont fracassé. J’ai trouvé le parcours très exigeant. Peu de plat et surtout, des sentiers où le relâchement est interdit. Il faut regarder en permanence où poser les pieds. L’an dernier, le vainqueur a bouclé le parcours en 3h05. Si le circuit est le même, ce temps me semble stratosphérique. Perso, si je casse les 4h00 je serais très satisfait.
Photo du haut : au Roc de Cuzeau
J’espère que vous aurez meilleur temps, mais sur les 3 fois où je suis venu courir là-bas je n’ai eu beau temps qu’une seule fois. Par contre le vent (frais!) est toujours présent vers les cols de la croix St Robert et de la Croix Morand. Bonne course à tous dans un peu plus d’un mois.
sympa ton recit !!!!!! je pense que tu t es trompe sur les deniveles !!!!! je serai sans doute present sur le parcours pour tous vous encourager
Ça va être bon !!!
Moi qui pensais retrouver le même style de parcours qu’aux gendarmes et voleurs de temps » me voilà un peu rassuré !!! Allez au taquettt !!! TTT
Merci pour le compte-rendu, on peut lire qu’il t’en a coûté ! n’étant pas montagnard, faudra que tu m’expliques le « gaz » sur les arêtes.
Récupère bien, et puisse la météo être meilleure fin Septembre…
NONO le gaz c’est le vide !!
merci président pour la réco
ca à l’air d’être de belles montagnes russes a avaler ce truc !!!!
J’ai aussi fait une partie du parcours en juillet lors d’un stage isostar. On a eu plus de chance: grand ciel bleu toute la semaine! Je confirme que le parcours est exigeant. Je m’attendais à un parcours roulant mais c’est en fait bien montagnard. Le tracé est très sympa avec beaucoup de singles, finalement assez sauvage. Je ne me suis jamais embêtée. Un beau parcours pour les championnats de France… enfin s’il fait beau!