Compte-rendu d’Arnaud BREMONT sur sa participation au Beaujolais Village Trail 2014 (dimanche 13/04/2014, Saint-Etienne-des-Oullières (69)) :

On arrive en Avril et les courses commencent à se bousculer dans le calendrier Rhône-Alpin. Après 4 participations en 6 éditions du Lyon Urban Trail, j’ai préféré cette année le Beaujolais Villages Trail ou BVT.
6 semaines ont passé depuis le Trail de Vulcain et, si les traumatismes sont quasiment effacés, cela aura été au prix d’un entraînement réduit en course à pied. Objectif, donc: finir sans contrarier la suite de la saison, et accessoirement dans le TOP 10.

Cela implique un départ prudent, de laisser les 2 grands favoris du jour – D’Haene et Stuck – s’expliquer entre eux. Derrière, nous constituons vite un petit groupe de 6 outsiders. Le rythme est modéré, et je m’y sens plutôt « facile » ; il faut dire que le programme du jour est copieux – 64km / 3200m de dénivelé positif – et doit inciter mes compagnons à la même prudence.
Arrive -déjà- le premier ravitaillement, au km 7 : trop tôt pour moi, ayant à peine touché à mes bidons. Je ne ralentis pas et me retrouve en tête du groupe. Un panneau indique juste le prochain ravito à… 19km ! Oups, ça fait loin ! Trop tard et tant pis pour moi, j’avais qu’à étudier un peu le parcours.
On quitte la route pour entamer la première réjouissance : une monotrace bien raide à travers bois. Autant le dire tout de suite, et prévenir les amateurs pour les prochaines éditions: il en sera de même sur toutes les ascensions. Et tant mieux pour moi, car c’est quand tout le monde est contraint à marcher que je m’en sors en général le mieux.

Je passe ainsi 3ème au premier sommet, le Crêt de Morion, précédant le petit groupe de quelques longueurs. Une avance bien faible qui se rogne dans les passages techniques de la descente ; j’essaie d’y garder une foulée souple pour préserver ma cheville… mais pas facile, et je commence déjà à y sentir des tensions.
2 concurrents reviennent sur moi en bas de la descente. L’occasion de faire un peu connaissance – un peu, car la transition est brève et nous entamons aussitôt la seconde côte. Rebelote, tout le monde marche, et cette fois l’écart se creuse : plus personne dans le rétroviseur désormais.

Des coups d’oeil réguliers sur mes pulsations cardiaques, depuis le début de course, me confortent sur mon allure, qu’il me semble possible de tenir longtemps. Reste à bien gérer l’alimentation et l’hydratation, pour ne pas connaître de défaillance, comme cela m’arrive si souvent sur de telles courses.
Dans les ascensions suivantes (Verclin, Crêt de l’Oiseau , Côte du Télégraphe, col de la Croix Marchampt), rien à signaler, les voyants sont globalement au vert. Je poursuis mon bonhomme de chemin, seul au milieu de tous ces bois. A l’intersection du km 24,5, on m’annonce les premiers à 5’… seulement ? Ils n’ont pas dû finir les présentations et politesses d’usage. Puis vient – enfin ! – le salutaire ravito du PK26 : j’étais à sec depuis bien 5 km.

Sortie de Marchampt (km 32) : il commence à faire chaud, j’entame la plus grosse difficulté (500 m de d+) menant au Mont-Soubran (km 36). Le final est une fois encore bien raide, tracé « droit dans la pente ». Mètre après mètre, tantôt les pieds glissant sur le tapis de feuilles mortes, tantôt m’aidant des mains, j’atteins le point culminant du parcours.
Redescente jusqu’au hameau de Bonnevay (km 39) où un 3ème ravitaillement copieux nous est proposé. J’y prends le temps de faire le plein et de bien boire, par précaution, ne sachant ce qui m’attend avant le prochain. On me donne alors 10′ de retard sur les premiers.

Mes gênes à la cheville s’amplifient tout autour de ma fragile cheville. En particulier dans les descentes raides, les dévers et les ronces. Loin de moi l’envie d’abandonner, mais j’éprouve alors beaucoup moins de plaisir à courir. Cela fait aussi longtemps que je pérégrine, seul, à travers bois, sans aucun repère.
Première hésitation au beau milieu du bois touffu de la Moussière, sans trop de frais ; quelques mètres en arrière, et je retrouve la trace.
Mais un peu plus loin, au km 47,5 précisément, nouvelle séance de jardinage, qui me coûte cette fois 5 bonnes minutes. Agaçant… d’autant plus que le Château de Varenne et son ravito était là, 200m plus loin, à portée de vue ! D’où, une nouvelle fois, l’intérêt de reconnaître ou à minima d’étudier, le parcours d’une épreuve. 5’… le débours que j’accuserai au final sur le 3ème. Dommage, la lutte pour le podium aurait été plus indécise.

Pas le temps de m’apitoyer ni de traîner, le 5ème est désormais sur mes talons. Nous campons sur nos positions dans la montée de la Place aux Filles (km 50), idem dans la descente, zappons lui et moi le dernier ravito de Cherves (km 52), enchaînons avec la montée de la Source (1,5km / 250m D+)… 4ème ou 5ème, peu m’importe en fait, mais cette course-poursuite donne du piment à la fin de course.
Reste à rallier St-Etienne-de-Varenne, puis St-Etienne-des-Oullières, destination finale. Le profil est descendant jusqu’à l’arrivée, sans surprise, à travers les vignobles. Plus personne en vue derrière – ni devant, d’ailleurs : je me contente de maintenir mon petit rythme sans avoir à le forcer. Et c’est relativement frais que je franchis la ligne au bout de 6h45, en 4ème position.

3ème pendant 40 km, je me voyais finir ainsi à l’arrivée, mais bon…Je n’espérais pas tant en prenant le départ. Et de toutes les façons, la boîte avait aujourd’hui 5 places…

Pour résumer… costaud, le BVT : pas beaucoup de plat, on grimpe rarement par les chemins, et si je dois y revenir, ce sera peut-être avec les bâtons. Ne pas oublier non plus les manchons aux mollets, de compression ou pas, rien que pour… les ronces. Un parcours donc très sauvage, qui ravira les amateurs.

Résultats Beaujolais Village Trail 201463 km :

Ma vidéo de l’épreuve:

4 thoughts on “Beaujolais Villages Trail 2014 : Nono au pied du podium sur le 63 km

  1. Bravo Arnaud !
    On joue vraiment pas tous dans la même cour ….
    Ça m’a l’air d’une année plus faste que l’an dernier. Ça sent bon l’utmb.

  2. Chapeau pour la perf Nono. Je suis d’accord avec Isma, on joue pas dans la même cour, mais c’est ce que j’aime avec le TTT. Nous on jardine beaucoup et on court de temps en temps, toi tu fais l’inverse; Lache ta pelle et ton rateau pour la prochaine et fais nous un podium! 😉

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