La contre-peyrinade (ou comment se faire embrigader sur la Saintélyon 53h30min avant le départ)
La contre-peyrinade (ou comment se faire embrigader sur la Saintélyon 53h30min avant le départ)

La contre-peyrinade (ou comment se faire embrigader sur la Saintélyon 53h30min avant le départ)

Par Robin JAYE.

À l’occasion de mon premier trail improvisé, je me fais le plaisir d’un petit compte-rendu. Allons-y :

Mercredi 3 janvier, 18h30, entrainement du TTT :
L’Ami Ricoré nous confirme sa Peyrinade sur la Saintélyon. Il me lance alors un «ça te dis pas toi, la saintélyon ? Allez, l’inscription est payée, t’auras la navette et le repas gratuits. T’y vas tranquille, tu prendras des photos… »
Moi, pas fou, répond par la négative : jamais couru plus de 30 bornes, pas de prépa adéquate, et j’en passe…

Même jour, 2h00 après :
après un entrainement où les cannes ont répondu présent, à me tirer la bourre avec le Mayou dans les pentes de la bastille, la dopamine me fait finalement envoyer un ptit sms à Michaël : «  euh… finalement ton dossard, je le prend ! ». Et oui la drogue vous fait faire n’importe quoi…

Jeudi, pentes de la bastille :
briefing de l’Ami Ricoré. Au menu de ce samedi :
me cacher au milieu des blogueurs de l’espace presse
chercher mes manchons en cadeau, en faisant croire que je me suis trompé de taille
bluffer au stand petzl pour récupêrer la nao2 en test

Bon, on verra bien…

Je passe le reste peu intérressant, si ce n’est l’orga qui est au top je trouve, et un cardio à 62 puls/min le samedi soir à 23h, ça va, pas trop stressé !

Samedi, minuit :
Nous voilà au Départ. Je vois énormément de monde dans la première vague normalement réservée aux coureurs espérant faire moins de 7h. Du coup je me glisse aussi dedans, pas trop devant quand même. Je discute avec un mec, prend 2 photos, sautille sur place… puis nous y voilà ! « 5,4,3,2,1, GO! » et … personne ne bouge ! 2 minutes après, on était toujours en train de marcher… Et oui, il faut bouger la masse des plusieurs milliers de coureurs, rien à voir avec du court où ça part à fond ! Pas l’habitude…

1er ravito, 15 km : 650ème – 10,58 km/h :
Les sensations sont géniales. Grande inconnue cependant : ma vitesse ! Je cours vraiment au feeling.. On verra bien ce que ça donnera !
Arrivé au ravito, j’ouvre mon camelbak pour le remplir, fais une fausse manip, et vide comme un guignol les 500ml restant dans mon sac sur mes affaires normalement faites pour me réchauffer au cas où… j’espère que je n’en aurai pas besoin.

2ème ravito, 28 km : 670ème – 9,24 km/h :
Ah la boue qui colle, on se croirait dans les tranchées, avec les routards qui crisent, le panard ! Un peu de vent frais sur le plateau pour rafraichir les jambes, juste ce qu’il faut pour se dire que c’est quand même une course hivernale.

3ème ravito, 39 km : 472ème – 8,41 km/h :
Un peu plus cassant, j’en profite pour doubler en côte et en descente où ça n’avance pas d’un caillou. Beaucoup de routards sur la Saintélyon ???

4ème ravito, 48km : 404ème – 8,84 km/h :
Idem, les portions un peu techniques me permettent de redoubler pas mal de monde… jusqu’au 43e km environ où ma cheville droite me lâche. Je l’avais sentie un peu fragile toute cette semaine et je me suis dis que ça allait aller… et bin non. J’ai bien dérouillé, surtout sur le bitume où je crisse des dents à chaque choc. Je trouve tous les moyens possibles et imaginables pour me motiver à avancer à cloche pied.
Au ravito je speed au stand pour la changer, heureusement qu’ils avaient des pièces de rechange !! Plus sérieusement, un apprenti me met 3 bandes de strap en 20 minutes : faut pas qu’il se lance dans la F1 le gaillard … Du coup me voilà bien refroidi : je sors du gymnase, fais demi-tour illico pour boire un thé chaud et mettre quelques couches d’habits en plus, puis je repars pour de bon, emmitouflé dans ma capuche et en cherchant ma motiv dans tous les regards des spectateurs. Chapeau à eux de venir applaudir à 5h du mat’ dans le froid !

Dernier ravito, 57 km : 726ème – 6,16 km/h :
La douleur à la cheville se calme pendant 5 km puis revient. Mais l’arrivée se rapprochant me motive, je tiens bon.
Arrêt minute au ravito, 2 pâtes de fruit, un remplissage de camel, go go go !

Arrivée, 72 km : 532ème – 9,54 km/h :
6 km avant la fin, les nerfs des jambes sont carrément déconnectés. Je me calle en fond de 5 sur la voie de gauche tout du long jusqu’à l’arrivée : résultat 194 places de gagnées depuis le dernier ravito. Pas suffisant pour rattraper le retard dû à ma cheville… tant pis.


Plutôt content de moi pour ce premier long sans prépa, en totale découverte. C’était vraiment sympa, avec une super orga, mais un parcours un poil trop roulant quand même et trop de bitume, j’ai préfèré la boue ! Allez, vivement le prochain long ! Même si je vais me faire les pieds encore quelques temps sur des distances inférieures à 40 km.

Photo : Robin la veille des France 2014 à Buis-les-Baronnies

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