Par Gilles LE MOIGNE, compte-rendu de sa Transvulcania 2014 (samedi 10 mai 2014, à La Palma (Iles Canaries)) :

« Pour ceux qui ont loupé le premier épisode, tout commence lors du « OFF matheysin » 2013, Mayou demande « Hé Mich c’est quoi ton planning courses l’an prochain ? ». Michaël, alias lamiricoré, spécialiste 2013 des inscriptions aux courses non courues ne se démonte pas et répond « l’an prochain je fais la Transvulcania ».

Depuis 6 mois il ne fait même plus le déplacement sur les courses saucissons à moins de 10 bornes de chez lui, alors la Transvu, imaginez! Tout le monde se marre et bois un coup à sa santé.

La Transvulcania se passe en Mai sur l’ile de la Palma aux Canaries, je me dis donc que ce serait l’occas parfaite pour combiner vacances et course !

Le gros hic étant que je suis plutôt à l’aise dans la catégorie babytrail. Me taper 80 bornes et 5000 de D+ en plein cagnard, très peu pour moi, ma folie a des limites.

Mais les organisateurs ont tout prévu ! il y a 2 formats plus courts : un 25km et nouveauté 2014 un marathon, c’est ce dernier que je veux tenter. Faudra quand même avaler 1800m de D+ et 3000 de D- , mais bon quand les cuisses piquent pas c’est pas marrant.

On organise donc tout ça avec Mich et nous voilà parti pour l’aventure !

La semaine de prépa sur place se passe plutôt bien, entre sangria, piscine et buffet à volonté ; Petites ballades pour reconnaitre le parcours et profiter des paysages magnifiques qu’offre l’ile. Ce qui est sûr c’est qu’on va pas mourir de froid et qu’on va en prendre plein les yeux !

Samedi 10 Mai, jour J. Le départ du marathon étant à 10h30, pas besoin de se lever au milieu de la nuit (et ça c’est cool quand on est en vacance). Je prends la navette à 8h direction El Refugio del Pilar. A 2km du Refugio, le bus est bloqué, il y a des voitures dans tous les sens, il faut finir à pied. Bah, ça fera l’échauffement. On approche de la ligne de départ et on commence à entendre l’ambiance. Arrivé sur place c’est le délire !! Il y du monde de partout, de la musique à fond !! Le refugio sert aussi de lieu d’arrivée du semi-marathon et de point de passage à l’ultra du coup il faut imaginer un endroit grand comme la petite station des Signaraux (désolé pour les non matheysin) remplis à bloque de monde qui encouragent les types qui courent depuis 4h déjà comme si c’était le Tour de France en haut de l’Alpe d’Huez!!
Bon c’est pas tout ça mais on a une course à faire, on se place sur la ligne, ambiance boule à facette, musique à fond, on est environ 500, tous chaud, prêts à avaler les 44,5 km devant nous ! 10h30 pétantes c’est parti ! Les 8 premiers km sont très roulants, chemin forestier rapide, on double les gars de l’ultra, et on se fait notre place. Perso je reste prudent, je sais que ce n’est que le début d’un long périple…

Après le premier ravito liquide, commence la montée ; rien de bien méchant, grosso modo 1000m de D+ en 7 ou 8km. Et là je me souviens de ce que m’a dit Michael au départ « tu verras en montée on sera plus à l’aise qu’eux » et effectivement, même moi qui suis pas un rapide je passe pas mal de monde. Le coureur espagnol a beau être équipé « full salomon » et épilé des pieds à la tête ils n’ont pas tous les jambes et les poumons de Kilian ! A force de doubler je finis même par me demander si je vais pas le payer plus tard. Arrive le 2eme ravito liquide. Tout va bien, je prends bien le temps de boire, ça fait 2h qu’on grimpe et le soleil commence à être bien haut, méfiance ! De là on file sur la crête, c’est sacrément venté par endroit, on a une vue plongeante sur l’océan des 2 cotés, mais faut rester concentré, le chemin est rocailleux. Les jambes vont bien mais je commence à souffrir de la chaleur. Après 3h de course j’ai le sommet en point de mire, mais c’est encore loin et on fait pas mal de zig zag dans la roche volcanique du coup le moral en prend un coup et le rythme aussi. Il doit faire 27° à l’ombre sauf qu’à la Palma il n’y a pas d’ombre !! Les gars de l’ultra sont dans le dur. Je pose le cerveau pour aller chercher le sommet en me disant qu’après y aura plus qu’à descendre ! Après 4h de course j’arrive à l’observatoire astronomique de Roque de Los Muchachos, 2400m d’altitude et point culminant de l’ile. Je prends le temps de bien me ravitailler en me disant que le plus dur est fait (mon œil oui).

Reste juste 17km de descente et la descente j’aime ça ! Erreur !! La descente va se révéler mortelle ! Déjà ça ne descend pas tout de suite, sur les 3 premiers km on arrête pas d’enchainer les bosses (tu perds 150m et t’en reprend 100) et ça c’est usant ! Quand ça se met enfin à descendre vraiment, je me rend compte que ce sera très compliqué de lâcher les chevaux, c’est pas roulant du tout et très casse gueule par endroit.

Les cuisses commencent à vraiment couiner, pour rien aider, plus on descend, plus il fait chaud, du coup le moindre coin d’ombre est le bienvenue ! Tout le monde souffre, le dernier ravito à 7km de l’arrivée du Marathon (mais 15 de celle de l’ultra) s’est transformée en infirmerie.

Allez, plus que 5km, 4, 3, là on passe sur une portion de bitume, c’est roulant mais à 20% de pente, les cuisses dégustes ! Dernier km, on a une vue plongeante sur la mer en contrebas, on entend le speaker et pourtant il reste 300m de D- à se taper sur un single pavé, l’horreur ! Je sers les dents, enfin la derniers ligne droite, tous les mômes te tapent dans la main et t’encouragent, ça c’est bon !! Je passe la ligne en 7h06, soit 1h de plus que prévu! Mais j’ai gagné ma médaille de Finisher, je pense être dans les choux au classement, et puis non, je fais 126 ! Je rejoins la petite famille et Mich arrivé 1h plus tot – Bien joué l’ami !

Vous l’aurez compris, la Transvu est une course magnifique, des paysages de rêve, une ambiance de malade avec toute l’ile qui ne vit que pour ça durant toute la journée. Mais ça reste une épreuve exigeante ou l’hydratation n’est pas à prendre à la légère. Pour moi ça restera un super souvenir, une belle façon de féter mes 2 ans de trailer et de me tester sur cette distance en compagnie de Michael qui a tenu ses engagements ce coup-ci !!

Hasta luego

El Gillou »

5 thoughts on “Transvulcania 2014 : en Mai, fais ce qu’il te plait !

  1. en effet ça avait l’air sympa!!
    vous avez meme pu reviser votre espagnol!!!

  2. bravo et oui mister templiers je crois que je vais signer pour l an prochain

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